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Les traversées d’envergure constituent indéniablement l’ADN de Vélorizons : ainsi, l’idée de réaliser une transhumance alpine « nord sud » nous trottait dans la tête depuis quelques années….et nous nous sommes lancés ! Nous avons pris un plaisir fou à mettre en place ce nouvel itinéraire 100% montagne, à cheval entre Autriche, Suisse et Italie, qui tranche l’arc alpin comme l’on partagerait un bon gâteau d’anniversaire ! L’extrémité occidentale du Tyrol autrichien plante le décor des premiers jours de cette traversée : à la lisière avec le Vorarlberg, nous découvrons de superbes vallées alpines tout en nuances de vert et de bleu. Le village d’Ischgl, haut lieu du ski et du VTT autrichien, nous verra également passer. Puis les cols de montagne s’enchaînent, et nous traversons successivement le massif des Grisons, toisés par les « Piz » de l’esthétique chaîne des Engadine, le parc national du Stelvio, avant de rouler au pied des impressionnantes falaises des Dolomites de Brenta. Vallées, sommets, glaciers, lacs de montagne…aucune journée ne nous laissera indifférents ! Et, faut-il le préciser, de très belles parties de single track à la clé ! Dernier plongeon pour atteindre la rive nord du Lac de Garde, sa vie trépidante, ses ruelles médiévales animées… ambiance Dolce Vita !
Nous vous donnons rendez vous à Rovereto, grosse bourgade située à une vingtaine de kilomètres du nord du lac de Garde. Nous grimpons dans le véhicule logistique (minibus 9 places avec remorque spéciale VTT) et prenons la route du nord, direction l'Autriche ! Passage par Bolzano, le Brenner, Innsbruck, puis nous posons nos sacs dans la vallée du Vorarlberg, à Sant Anton. Au total, nous comptons environ 3 heures de route. Installation dans notre hôtel, dîner libre (non inclus), et briefing général pour la semaine.
Nous avons passé notre première nuit au coeur de la vallée de Stanzer Tal. Nous voilà maintenant partis pour cette traversée des Alpes nord - sud qui nous mènera aux rives du lac de Garde après une semaine de lévitation alpine… Dès les premiers tours de roues à travers le village de Sant Anton, nous découvrons le style tyrolien des maisons et chalets. Nous quittons très rapidement la civilisation en pénétrant dans la magnifique vallée perdue de Schönvoerwal. Nous prenons doucement mais sûrement de l’altitude en suivant un impétueux torrent aux eaux translucides. Au-dessus de nos têtes, des sommets flirtant avec les 3000 mètres font leur apparition. Quelques névés ou petits glaciers pointent déjà le bout du nez. Tel un ruban, notre piste serpente au milieu de la forêt avant de déboucher dans les alpages. Les marmottes sifflent à tue-tête en nous apercevant… La piste se transforme tout à coup en sentier, nous offrant 300 derniers mètres de dénivelée plus « joueurs », entrecoupés de deux courts portages (15 mn et 5mn). Belle récompense au col où deux jolis petits lacs d’altitude nous accueillent. Nous plongeons dans la vallée de Verbellaalpe, tout d’abord par une piste roulante, puis par un single technique qui nous met dans le vif du sujet du pilotage alpin. S’en suit un superbe chemin en balcon avec une vue panoramique sur les glaciers de la Silvretta, dont le fameux Piz Buin (3312m) et le lac turquoise de Stausee Kops. Depuis ce dernier, nous plongeons dans la vallée de Paznauntal et son spot de VTT DH d’Ishgl. Une vallée tout droit sortie d’une carte postale tyrolienne : villages parsemés au milieu de grands pâturages, maisons blotties les unes contre les autres d’où jaillit le clocher d’une église, forêts denses de résineux de part et d’autre de la vallée, troupeaux de vaches de-ci, de-là… Après une descente bucolique à travers ce tableau, nous atteignons Isghl et entamons l’ultime montée de la journée : une piste forestière puis une toute petite route goudronnée qui nous conduisent à l’alpage de Bodenalpe. Un site idyllique pour une première nuit, perdus dans l’Alpe…Distance parcourue : env. 50 km / Dénivelée positive : env. 1700 m
Savez vous à quoi servent les cloches des vaches ? Certains s’aventurent à penser qu’elles sont le seul moyen pour l’alpagiste de retrouver ses bêtes égarées. En réalité, elles constituent le plus agréable des réveils pour les VTTistes de montagne…Ce matin donc, nous quittons notre alpage pour prendre encore de l’altitude. La piste que nous suivons remonte le torrent de Fimbabach, dont les eaux glacées viennent encore rafraîchir un air déjà vivifiant. Notre piste débouche sur la frontière austro - suisse. Les marmottes nous sifflent, mais il est inutile de leur présenter nos papiers ! Nous basculons donc du côté helvète par la montagne. Bientôt en vue, le refuge de Heidelberghütte nous offre la possibilité de prendre un premier petit encas ou café chaud. Et hop, il nous reste 350m de dénivelée avant d’atteindre « le » col de la journée. Entre court roulage, poussage et portage, il nous faudra environ 50 minutes pour déboucher au Fimberpass. Une ambiance de haute montagne qui donne le ton de cette semaine « alpesque ». Le col porte deux appellations ; Fimberpass, dans la langue de Goethe, mais aussi « Cuomen d’Fenga » dans la langue très locale : le romanche. En effet, nous le verrons en retrouvant la civilisation, la vallée dans la laquelle nous allons plonger a conservé sa propre langue, devenue officielle, un mélange harmonieux entre italien, latin et dialecte alpin. Nous nous lançons dans une dégringolade de plus de 1400m de dénivelée, quasiment entièrement sur single track ! Les premières épingles sont un peu techniques, mais laissent rapidement la place à un sentier joueur au fur et à mesure que les étages de l’alpe défilent sous nos yeux et nos roues. Dans un décor somptueux, quelle n’est pas notre surprise de trouver, à plus de 1800m, un petit café d’altitude…Nous rejoignons la vallée par un sentier étroit et ludique, exigeant par endroit. Nous sommes maintenant dans la vallée de l’Inn, dont les eaux baignent Innsbruck. Nous basculons de l’autre côté de la rivière et remontons un autre vallon jusqu’au petit hameau idyllique de S Charl, où nous posons nos vélos pour passer la nuit.
Distance parcourue : env. 50 km / Dénivelée positive : env. 1700 m
Nous continuons la remontée de la bucolique vallée de S'Charl et atteignons le col de Costainas. De jolis sommets minéraux nous entourent. Une belle descente sur single nous permet de rejoindre la vallée de Munster et ses jolis chalets typiques des Grisons. Nous remontons ensuite le val Vau le long du torrent du même nom et pénétrons dans le massif de l'Ortles. Petit à petit, des sommets à plus de 3000 mètres apparaissent. Une fois atteint le col, nous roulons dans une superbe vallée suspendue blottie entre des montagnes minérales du plus bel effet. Un joli single en balcon au-dessus d'une rivière nous attend pour finir en beauté cette journée. Le refuge situé sur les rives des lacs de San Giacomo et Cancano nous tend les bras.
Distance parcourue : env. 45 km / Dénivelée positive : env. 1400 m
Ce matin, nous faisons nos adieux aux lacs Cancano et San Giacomo en les longeant et continuons notre transhumance vers le sud. Depuis notre piste en balcon, superbe panorama sur le glacier de la cima Piazzi qui trône à 3439 mètres d'altitude. Un des plus beaux sommets de la chaîne de Livigno située dans les Alpes rhétiques. Nous quittons le Valdidentro par une piste en forêt, qui débouche rapidement dans l'alpage. Le col marquant du jour est le paso di Verva (2301 m). Nous l'atteignons grâce à une piste bien tracée qui ne nous donne pas trop de fil à retordre. Une partie de descente sur piste (pas d'autre choix, malheureusement !), puis nous retrouvons un petit sentier jusqu'au village perché et abandonné de Cassavrolo. Superbe remontée pour venir contourner la Cima Redasco qui nous toise du haut de ses 3139 m. Descente dans la vallée de l'Adda, à la hauteur de Sondalo. Puisque nous préférons dormir en montagne plutôt qu'en fond de vallée, encore un effort à fournir pour remonter de l'autre côté de la vallée, quelques 900 m plus haut. Montée sur piste, parfois raide. Mais quelle récompense ! Nous posons nos VTT à 1860 m d'altitude, entourés de "3000". Nuit en refuge.
Distance parcourue : env. 60 km / Dénivelée positive : env. 2400 m
Si l'après midi d'hier est finie par une ascension, c'est pour la bonne cause : d'une part, nous nous réveillons encore ce matin dans un décor de montagne de toute beauté. D'autre part, nous avons fait la plus grosse partie d'un "gros morceau" de notre périple : le paso dell'Alpe, à 2461 m. Fin de la montée sur un single dans l'alpage. Le col est roulable à 100% moyennant quelques petits challenges techniques. Courte mais superbe descente sur single (bien sûr !) avant de remonter par la route le paso di Gavia (col routier cette fois). Nous n'avons pas perdu beaucoup d'altitude, car nous sommes encore à plus de 2600m ! Passage au bord d'un petit lac de montagne, avant de plonger vers une vallée creusée par un torrent, et finalement rester à flanc au dessus de la vallée de Ponte di Legno. Remontée au Paso Tonale, montée un peu exigeante à l'hospice San Bartolomeo, lieu de pèlerinage. Descente finale et nuit dans le Val di Sole (la vallée du soleil), aux alentours de Vermiglio.
Distance parcourue : env. 55 km / Dénivelée positive : env. 2300 m
Cette étape marque notre entrée dans le super massif des Dolomites de Brenta. Les Dolomites constituent probablement la plus esthétique chaîne de l'arc alpin. A la croisée des cultures latines et germaniques, les Dolomites sont composées de plusieurs "groupes", depuis les Dolomites de Brenta (les plus occidentales) au Dolomites du Frioul (les plus orientales). La roche dolomitique, le dénominateur commun à ces groupes, s'embrase au contact des lueurs de l'aube. Les grandes faces ocre surplombent un paysage qui mérite à lui seul déjà le détour. Tout simplement superbe...Nous montons dans la forêt pour les premiers 700 mètres de dénivelées, puis atteignons l'étage que nous aimons tant, celui des alpages. Passage par un col à 2150m, puis descente de l'autre coté avec, pour sublimer ce tableau, un joli petit lac d'altitude. Descente sur l'une des capitales des sports de pleine nature trans alpines : Madonna di Campiglio. Ski l'été et vélo l'hiver, la bouillonnante station sera l'occasion d'une petite pause en terrasse bien agréable. Joli petit single track pour finir la journée, descente en fond de vallée et courte remontée, au pied de notre challenge du lendemain, jusqu'à notre lieu de repos du soir en aval du Val d'Agola.
Distance parcourue : env. 40 km / Dénivelée positive : env. 1600 m
Au pied de la Cima Tosa (3173 m), nous nous lançons donc dans une nouvelle ascension pour continuer notre jeu de saute mouton. Demain soir, nos pneus rouleront sur le rives du Lac de Garde ! Mais pour l'instant, nous savourons le plaisir de passer du temps en montagne. Montée sur piste avec option, pour les plus "teigneux", de passer par un single qui longe la piste. Nous débouchons sur le lago di Val d'Agola puis un portage de 20 minutes nous propulse à 1850 m d'altitude, avant d'aller jouer sur un très beau single, qui nous demandera néanmoins toute notre attention. Passage au pied de la Cima Durmont puis descente au creux du lit de la Fiume Sarca. Mais, où vont donc ses eaux claires et tumultueuses ? Et bien, comme nous....au lac de Garde ! Passage à Tione di Trento. Il ne nous reste plus qu'à enjamber un dernier massif avant la fin du périple, les PréAlpes de Garde. Qu'à cela ne tienne, nous attaquons cette difficulté de l'après midi, par une alternance de piste et de route très étroite, dont la pente se raidit au fur et à mesure que l'on prend de l'altitude. Nous évoluons au pied du Monte Altissimo (2128 m). Une bonne piste nous permet d'accéder au Bocca dell'Ussol (1878 m), puis nous glissons par un single track en amont du val di Conce, petite vallée bucolique, où nous passons notre dernière nuit et fêterons comme il se doit la toute proche fin de périple !
Distance parcourue : env. 50 km / Dénivelée positive : env. 2300 m
Descente matinale le long du Val di Conce, tantôt en forêt, tantôt sur de petites routes. Parfait pour se réveiller ! Nous roulons ensuite au bord d'un lac très charmant, le lago di Ledro, qui surplombe son grand frère le lac de Garde de 600 mètres de dénivelée. Nous nous élançons dans ce qui est maintenant la toute dernière grimpette de cette semaine de VTT alpin. Montée sur une piste forestière parfois un peu raide, mais rafraichissante grâce à l'épaisse canopée des chênes verts. 650 mètres plus haut, nous voici sur le point culminant de la journée. Et...notre objectif est en vue ! Nous n'en voyant que la partie septentrionale tant il est long, mais le lac de Garde a déjà des airs de mer intérieure. Entourés de sommets flirtant avec les 2000 m, il est le plus grand lac d'Italie. Nous nous lançons dans une jolie descente sur sentier avant de fouler la rive nord du lac, dans la médiévale Riva del Garda. Quelle sensation que de rouler dans les ruelles d'un autre âge, parmi les nombreux touristes venus profiter des eaux du lac, et de savoir que nous venons de boucler cette traversée d'envergure commencée il y a 8 jours ! Après une bonne bière rafraîchissante et vraiment bien méritée, nous sautons dans une navette qui nous ramène à Rovereto, là où nous avons pris le train le premier jour. Nous y retrouvons donc nos véhicules.
Distance parcourue : env. 35 km / Dénivelée positive : env. 1000 m
Les distances et dénivelées sont données à titre indicatif.
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